AMÉLIE
A vos basques, Milesker !
Quand j'ai appris que j'avais été retenue pour ma dernière année d'études de droit à la faculté de Bayonne, j'ai immédiatement regardé sur une carte de France et je me suis rendu compte que j'allais réellement passer d'une frontière à une autre !
Originaire du Nord-Pas-de-Calais – plus précisément de Lille, il m'a toujours fallu environ dix à quinze minutes pour me retrouver en Belgique, avec ses petites maisons en briques rouges, ses mines de charbon, ses bières au goût authentique et incomparable.
Désormais, -et ce depuis maintenant trois ans, en un quart d'heure, je me trouve en Espagne. Le pays basque n'est décidément pas un territoire comme les autres. Ici, on parle français avec un accent chantant, des expressions propres (et parfois insolites), mais aussi espagnol et surtout basque. On ne se dit pas basque lorsqu'on vit ou est originaire du pays basque, mais lorsque l'on parle la langue. Ici, le pays est humide et le climat pluvieux, c'est pourquoi les montagnes restent belles et toujours verdoyantes. L'océan déchaîné est à deux pas. En suivant la corniche – sentier côtier depuis Saint-Jean-de-Luz, on se retrouve en Espagne. Les maisons sont grandes, en bois, peintes de rouge et blanc.
Ici, le sport collectif et populaire n'est pas le football, mais le rugby. Les trinquets ne sont pas une appellation locale pour nommer mes traditionnelles brasseries du Nord, mais les endroits où les gens se retrouvent pour partager une partie de pelote après le travail.
Ici, les gens ne jouent pas à la belote d'ailleurs, mais au Mus. La manifestation incontournable ne se trouve plus être la Braderie de Lille, mais les Fêtes de Bayonne. Les moules sont remplacées par le jambon ; la bière par le vin rouge.
Ici, au pays basque, les jeunes festoyent avec les anciens et leurs aînés. Les rassemblements sont intergénérationnels et l'humeur est souvent à la fête. Pour cette belle découverte locale et culturelle, à vous les basques, milesker.