top of page

MÉLINA

Le bilinguisme et l'écologie, un duo qui fonctionne !

Peux-tu te présenter en quelques lignes, ainsi que le projet Dreikäsehoch ?

Je suis Mélina, française, mariée à Gunar, allemand et nous avons deux petites filles franco-allemandes. Nous sommes très attachés à cette identité et nous souhaitons transmettre à nos filles cette richesse qu'est le bilinguisme. Nous habitons Pantin depuis 2016 et nous avons rencontré des familles franco-allemandes avec lesquelles nous partageons ce particularisme et toutes les questions existentielles qui l'accompagnent. Nous avons débuté en 2018 par des rencontres conviviales chez les uns et les autres autour de la confection des lanternes de la Saint Martin ou des Plätzchen de Noël. Nous suivons une intuition : c'est par le jeu et à travers leur environnement qui favorise un sentiment d'appartenance à une communauté, que nos enfants apprendront les deux langues. C'est le projet de DREIKÄSEHOCH, d'être une communauté franco-allemande où les deux langues se côtoient, se répondent lors de temps familiaux et conviviaux avec des propositions d'activités de jeux, d'éveil musical, de théâtre en langue allemande, souvent minoritaire. Se structurer en association a permis d'être soutenu par la municipalité de Pantin et d'avoir à notre disposition une salle un dimanche par mois pour nous réunir en nombre.


C'est une super idée de combiner écologie et bilinguisme via le Waldkindergarten : raconte nous le programme et la mise en œuvre concrète de ce jardin d'enfant un peu particulier !

Oui! Je suis très inspirée par le concept allemand des Waldkindergarten. Je suis très sensible à l'écologie et souhaite transmettre à mes enfants ce respect de la nature. En outre, les bienfaits sur les enfants de jouer à l'air libre au contact de la nature ne sont plus à démontrer. C'est une idée ambitieuse et sa mise en œuvre n'est pas simple. Heureusement, j'ai rencontré une éducatrice spécialisée dans l'animation au contact de la nature, Dorothée, puis Simone, éducatrice germanophone. Ensemble nous avons conçu l'école de la forêt bilingue franco-allemande de Pantin. Ce projet a effectivement pour but d'évoluer en jardin d'enfant.  Pour l'heure, il s'agit de balades sensorielles et poétiques dans le Parc République, un dimanche matin par mois, le même dimanche que les rencontres franco-allemandes de DREIKÄSEHOCH.

Comment favoriser l'apprentissage des langues notamment aux jeunes enfants ? Qu'est-ce qui marche particulièrement bien dans votre association ?

Chez l'enfant, tout apprentissage est facilité par le jeu et par le mouvement. Un autre facteur important, surtout dans le bilinguisme, est le sentiment d'appartenance à un groupe. L'enfant ne veut pas être différent. Au moment de la scolarisation, certains enfants acceptent mal que leurs parents parlent une autre langue que le français. C'est pourquoi offrir un espace de jeu, bilingue, sécurisant où toutes les configurations familiales sont les bienvenues est fondamental.  Que les parents y prennent part,  idéalement les deux parents même, et participent aux activités, est aussi un plus. Que d'autres adultes s'adressent aux enfants en allemand est très structurant aussi dans l'expérience de bilinguisme.

Penses-tu que les langues "minoritaires" en France trouvent également leur place ? Qu'en penses-tu et comment pourrions-nous œuvrer pour une vraie société plurilingue ?


Je suis tout à fait d'accord avec ce constat et c'est un vaste sujet. Je pense que cela repose sur l'école et pas que l'éducation nationale mais la communauté pédagogique dans son ensemble. De mon expérience, les institutrices de mes filles ont mis en place des projets de classe où toutes les langues et cultures étaient mises à l'honneur. Les parents étaient invités à lire une histoire ou chanter une chanson dans leur langue. C'est génial. Je suis consciente que ce n'est pas partout pareil. Il faut former à ces questions comme à d'autres telles que les questions de genre, l'écologie etc...il ne  faut pas oublier les animateurs. Il faut prendre conscience que la majorité des enfants sont issus de familles multilingues. casser l'idée selon laquelle seul le français est la langue de communication dans les familles. C'est une piste pour valoriser toutes les langues. Une autre piste et ce n'est pas évident est de faire rentrer les parents non-francophones dans l'école, au sein des organisations de parents-d'élèves. Une association qui travaille beaucoup sur ces sujets est l'association DULALA ( d'une langue à  l'autre).

bottom of page